Question problématisée (1h) :
Quelles crises ont permis à la IIIème République de se consolider ?

Introduction : La défaite de Sedan à la fin de l’été 1870 signe la chute du Second Empire avec un Napoléon III capturé par les Prussiens. Quelques jours plus tard, le 4 septembre 1870, la République est proclamée et le nouveau gouvernement, présidé par Adolphe Thiers, s’installe à Versailles. Paris, qui en 1871 tombe dans les mains d’un gouvernement révolutionnaire, la Commune, est reprise dans le sang par les troupes républicaines. La IIIème République possède désormais la possibilité d’exister politiquement. Mais est-ce que ses débuts et même son existence ont été un long fleuve tranquille présageant sur le long terme un triomphe des idéaux républicains ? Loin de là. En effet, crises, scandales, et instabilités politiques se sont succédés après un établissement du nouveau régime pour le moins chaotique.

Développement :

I- Des débuts difficiles

Tout d’abord, aussi paradoxal que cela puisse paraître, la République est née sous l’influence de monarchistes, tel que Mac Mahon, élu Président de la République en mai 1873 et successeur de Adolphe Thiers. C’est ce paradoxe qui a poussé la France dans la première crise politique de la IIIème République avec cette cohabitation impossible entre exécutif monarchiste et idéaux républicains fidèles au parlementarisme. Les lois constitutionnelles de 1875 permettent au Président de la République, élu pour sept ans, de dissoudre la Chambre des députés. C’est ce que décide de faire Patrice de Mac Mahon en 1877 face à une Chambre selon lui trop républicaine. Très mal perçu, cet acte provoque une crise politique importante aboutissant à la victoire des Républicains aux élections législatives (1877) et sénatoriales (1879), et finalement à la démission de Mac Mahon, à qui succède Jules Grévy. Les Républicains arrivent ainsi à la tête de la République.

II- Une succession de crises

Cela ne constitue que les prémices d’une longue période marquée par des crises politiques majeures liées également à des scandales touchant l’entourage du Président. On peut immédiatement penser à l’année 1887 où l’on découvre que le gendre de Jules Grévy pratique un commerce de Légions d’Honneur, ou encore à 1892 lorsque l’on soupçonne la compagnie en charge de la construction du Canal de Suez de corrompre plusieurs députés. Au niveau politique, il s’agit de la crise boulangiste s’étalant de 1886 à 1889 qui marque le plus les esprits. Le ministre de la Guerre, le général Boulanger y est le principal acteur. En effet, populaire pour sa position intransigeante face à l’Allemagne et pour son antiparlementarisme, celui-ci se voit poussé par ses soutiens à faire un coup d’Etat mais rejette finalement le projet. Heureusement pour les dirigeants de la IIIème République, le danger boulangiste est définitivement écarté grâce à la victoire des Républicains aux élections législatives de 1889, renforçant ainsi l’emprise du régime parlementaire sur la France. Nous pouvons également citer l’affaire Dreyfus (1894-1906) pendant laquelle un déchaînement d’antisémitisme s’est produit : un officier juif de l’armée française, Alfred Dreyfus, est faussement incriminé pour trahison et oblige finalement la République à reconnaître son innocence et le mauvais jugement.

Conclusion : Pour conclure, la IIIème République a traversé une multitude de crises et a pourtant réussi à perdurer dans le temps, de 1870 à 1940. Faisant face à beaucoup de critiques, “la République est le gouvernement qui divise le moins” finit par admettre Adolphe Thiers. La IIIème République réussira-t-elle à surpasser le bouleversement que constitue la Première Guerre Mondiale ?


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