Le Glossaire
– Noms japonais :
Contrairement aux noms et prénoms européens, les noms japonais annoncent en premier le nom du clan, de la famille, puis le prénom. Cette convention sera ici respectée. Ainsi, Minamoto no Yoritomo est, pour nous, “Yoritomo” de la famille “Minamoto”. Oda Nobunaga est “Nobunaga” de la famille “Oda”. Une fois introduites, les figures historiques les plus célèbres pourront être désignées uniquement par leur prénom. Ainsi, “Yoritomo” ou “Nobunaga”.
Minamoto no Yoritomo, by Fujiwara no Takanobu
Oda Nobunaga
– Samourai :
Guerrier emblématique de l’archipel, le samouraï est bien connu pour sa loyauté, son sabre – le katana – et son refus du déshonneur, y préférant la mort. La réalité est un peu plus, beaucoup plus complexe. Un samouraï est un membre de la classe combattante, un “bushi” (guerrier). Ses armes de prédilection ont changé au cours des âges, passant de l’arc à la lance (la fameuse “yari”), sans oublier bien entendu les tachi (terme désignant les lames), dont le fameux katana. Leur statut a pu varier à travers les âges, et être très diversifié : les mêmes époques ont vu des samouraïs nobles, des seigneurs, et des samouraïs-paysans (les ji-samouraïs), aux vies très différentes mais se prétendent tous de la même classe sociale.
Pour résumer, un samouraï est un guerrier, généralement à cheval et généralement au service d’un seigneur.
Quant à l’honneur et à la loyauté, c’est très variable selon les époques et les individus. Nombreux sont les samouraïs à avoir trahi, et sans aucune honte. La trahison était en fait regardée comme un moyen parfaitement acceptable de défendre ses propres intérêts particuliers.
Guerriers samouraï en armure. Photographies de Kusakabe Kimbei (1880).
– Ashigaru :
Éclipsés par le samouraï, les ashigarus (“pieds-légers”) font pourtant partie eux aussi de l’histoire militaire japonaise. On désigne par ce nom les soldats conscrits puis professionnels qui ne sont pas samouraïs. Conscrits parfois en très grand nombre, les ashigarus sont notamment armés de piques (dont la longueur peut varier entre 4 à 6 mètres, voire parfois 8 mètres dans certains cas) et d’arcs. Certains seront rapidement équipés d’arquebuses dès leur introduction au Japon. Les ashigarus vont voir leur statut et leur équipement s’améliorer au fur et à mesure que les seigneurs comprendront leur importance et leur besoin d’armées massives. Un samouraï était souvent chargé de diriger une formation d’ashigarus, afin de maintenir l’exemple et la discipline.
Ils disparaîtront après la fin de l’ère Sengoku et le retour à la paix, le besoin de grandes armées disparaissant. Ils seront forcés soit d’abandonner les armes soit d’abandonner à jamais la terre et de devenir soldat au service d’un seigneur.
– Daimyo / sengoku daimyo :
Littéralement un “grand nom” (dai = grand), un daimyo est un seigneur Japonais spécifique de l’ère sengoku. Généralement un seigneur de guerre, l’époque l’imposant, un daimyo n’est pas nécessairement un grand noble dont le clan remonte aux temps anciens. Certains seigneurs se sont fait eux-mêmes, profitant des troubles de l’époque et de leur propre talent pour s’emparer de terres voire même de provinces entières. Ainsi, Saito Dosan, daimyo de la province de Mino, était à l’origine un marchand d’huile. Hojo Soun, qui fonde le clan Go-Hojo (reprenant le patronyme Hojo de l’époque Kamakura), commence sa carrière avec sous ses ordres moins de 20 samouraïs. Son clan dominera ensuite une partie du Kanto.
Il est réducteur, toutefois, de ne faire des daimyos que des seigneurs guerriers. Certains développeront une oeuvre législative importante, qui sera reprise plus tard par les Tokugawa. La plupart ont aussi oeuvré au développement de leur territoire. Takeda Shingen (1521 – 1573), par exemple, fit construire d’importantes digues dans sa province afin de dompter le fleuve et ses crues dévastatrices.
Hojo Soun
Takeda Shingen, by Utagawa Kuniyoshi
– Shogun :
Dictateur militaire. Initialement, le Shogun est un général nommé par l’Empereur afin de lutter contre les ennemis de l’extérieur. Le titre complet, Seii Tai Shogun, se traduisant globalement comme “grand général en charge de la lutte contre les barbares” (habituellement, les Aïnous). Le titre sera ensuite repris par Minamoto no Yoritomo en 1192 lors de la fondation de son régime militaire.
– Bakufu :
“Gouvernement sous la tente”. Mieux connu comme “Shogunat”. L’auteur préfère fortement le terme Bakufu mais utilisera les deux par souci de compréhension.
– Sankin Kotai :
Politique spécifique au Shogunat Tokugawa consistant à exiger des seigneurs japonais, les daimyos, à envoyer leur famille (en otages) à Edo (Tokyo) et à y entretenir un manoir. Les seigneurs devaient eux-mêmes vivre une partie de l’année à Edo, s’y rendre et s’en retourner avec des escortes dignes de leurs rangs (et en général coûteuses). Affaiblissant les nobles, obligés de payer de fortes sommes annuelles pour ces obligations, le sankin kotai entretient aussi les routes sur lesquelles les daimyos voyagent ainsi que les auberges, puisqu’il faut bien loger les voyageurs.
– Seppuku (mieux connu sous le nom hara kiri).
Acte consistant à s’éventrer soi-même, généralement assisté d’un second qui vous achève en vous tranchant la tête. Il peut être accompli suite à un déshonneur ou pour d’autres motifs. Un seigneur pouvait ordonner comme punition de se faire seppuku. Nous disposons aussi d’exemples historiques de samouraïs s’étant éventrés pour protester contre le comportement de leur maître (c’est arrivé avec l’un des tuteurs de Oda Nobunaga).
L’auteur ayant une nette préférence pour le terme japonais seppuku, il l’utilisera plutôt qu’hara kiri. Et il assume.
Seppuku ritualisé
Suite à retrouver ici : https://historea.fr/hors-serie-japon-medieval/
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