Après la victoire, compter et examiner les têtes

Alors que la poussière retombe sur le champ de bataille de Sekigahara, Tokugawa Ieyasu vient de remporter la plus grande bataille de sa vie. Le maître du Kanto peut souffler, car la victoire ne lui était pas garantie. Si la balance a basculé en sa faveur, elle aurait pu tout aussi bien pencher en sa défaveur. Désormais victorieux, il peut s’accorder un répit. Alors que ses forces poursuivent les fuyards et capturent certains des seigneurs ennemis, lui-même prend le temps de féliciter ses propres vassaux et soutiens.

Vient ensuite la cérémonie de l’examen des têtes. Après la bataille, le vainqueur prend le temps d’examiner les têtes prises par ses hommes. Du moins, les têtes ayant une valeur certaine, comme celles de guerriers reconnus ou de généraux, de seigneurs. Vaincre un ennemi et s’emparer de sa tête était l’un des moyens de promotion pour un guerrier. Les têtes prises étaient ensuite présentées à la hiérarchie, celles de grande importance étant sélectionnées pour la fameuse cérémonie. Lavées, apprêtées et maquillées, ces têtes étaient ensuite alignées en ordre, et le vainqueur passait ensuite devant chaque tête, restant toutefois à distance afin de ne pas subir la vengeance de l’esprit courroucé du défunt. Des récompenses étaient ensuite attribuées.

Si plusieurs guerriers se disputaient l’honneur d’avoir pris une même tête (dans un effort coordonné pour tuer l’ennemi), il revenait au seigneur de juger à qui revenait le plus grand mérite et donc la plus forte récompense. Ramener une tête en pleine bataille n’étant pas toujours pratique, beaucoup laissaient sur place la tête, ou la confiait à un vassal… avec le risque de voir le trophée dérobé ensuite. A Sekigahara, un guerrier s’était justement distingué en revendiquant pas moins de seize têtes… qu’il était capable d’identifier car il avait dissimulé des feuilles de bambou dans chacune d’elle.

Cérémonie d’examen des têtes par Hideyoshi

Le retard de l’héritier

Rien ne sert de courir, il faut partir à point. Tout comme le lièvre de la fable, Tokugawa Hidetada a sans doute regretté amèrement de s’être laissé retarder. Trop occupé à vouloir s’emparer de Ueda, contre les Sanada, il ne reprend que tardivement la route, poussé par les généraux de son père. Malgré une marche forcée, il sera de plus retardé par des pluies torrentielles. Il parvient à Sekigahara le 21 octobre, le jour même de la bataille… mais une fois celle-ci achevée. L’absence des 38 000 hommes qu’il dirige aurait pu coûter la victoire à son père. Celui-ci se montre ouvertement furieux contre son fils-héritier, au point de refuser de même le recevoir. Des rumeurs se font, qui disent que, dans sa rage, Ieyasu envisage même de la déchéance d’Hidetada au profit d’un autre héritier. Finalement, les généraux accompagnant le fils parviennent à calmer le père, mais Hidetada se fera discret un certain temps.

Tokugawa Hidetada

C’est du moins le récit officiel de cet incident. Toutefois, nombre d’historiens s’interrogent sur cet épisode. Et si tout cela n’avait été que façade, orchestré depuis les ombres par Ieyasu lui-même ? Le maître des Tokugawa était un homme prudent, et qui privilégiait la survie de sa propre lignée par-dessus tout le reste. Un comportement déjà constaté des années plus tôt : Oda Nobunaga avait accusé le premier fils héritier de Ieyasu, Nobuyasu, de trahison et exigé sa mort. Ieyasu avait alors ordonné à son fils le suicide, plutôt qu’un affrontement avec les Oda.

Ce retard de Hidetada pourrait avoir été voulu par Ieyasu. Ce dernier, incertain de sa victoire, conservait l’héritier du clan à l’abri, entouré de 38 000 soldats d’élite Tokugawa. Non pas alliés, comme la majorité de l’armée qui entoure Ieyasu à Sekigahara, mais strictement des hommes de son propre clan. Et assistés de plusieurs de ses meilleurs généraux, à la loyauté quasiment absolue. En cas de défaite, et si Ieyasu venait à périr dans les rizières de Sekigahara, Hidetada serait encore en mesure de rentrer à Edo sauver ce qui pouvait l’être.

Quoi qu’il en soit, Ieyasu est désormais le vainqueur. Et il va le faire sentir durement aux vaincus.

Vae Victis

Cette vieille maxime, attribuée au chef gaulois Brennos lors du siège de Rome, se révèle une fois de plus vrai. Malheur aux vaincus. Les perdants de Sekigahara vont être traqués par les vainqueurs. Le premier d’entre eux, Ishida Mitsunari, parvient à se cacher un temps mais est finalement dénoncé et capturé. Ramené à Kyoto, il y est exposé en public, symbole triomphal de la victoire des Tokugawa, puis exécuté avec d’autres de ses partisans. On lui refuse jusqu’au droit à une mort “honorable”, au seppuku.

Si tous les vaincus ne sont pas exécutés ou ne se suicident pas, la défaite pèse brutalement sur les épaules des survivants. Un transfert massif de terres va avoir lieu, affaiblissant d’autant plus les vaincus. Profitant de sa domination nouvelle, Ieyasu re-distribue les terres des vaincus à ses propres vassaux, sans oublier de se servir au passage. Il y double sa fortune personnelle, pourtant déjà considérable. Les terres de Mitsunari seront données à Ii Naomasa, récompensant la haine du second pour le premier.  Le clan Uesugi, au nord, se soumet à son tour et se voit largement puni, une bonne partie de leurs terres étant offertes aux alliés de Ieyasu, notamment au terrible Dragon Borgne, Date Masamune. Le clan Mori s’en sort plus ou moins bien. Malgré la trahison de Kikkawa Hiroie, en échange du pardon du vainqueur, ils se voient amputés de plusieurs provinces et confinés à leurs provinces historiques. Une punition “légère”, comparée à tous ceux qui perdent tout.

Ironie absolue, les Shimazu, les derniers à quitter Sekigahara, et l’ayant fait à grand fracas, sont épargnés par Ieyasu. Celui-ci se contente, nul ne sait trop pourquoi, d’exiger que Shimazu Yoshihisa abdique sa position de chef de clan. Ce dernier ne se fait pas prier et prend la tonsure monacale, laissant le clan à ses héritiers. Les Tokugawa se contenteront ensuite de surveiller ce vieux clan historique et bouillonnant de loin. Il est possible que, des siècles plus tard, les Tokugawa regretteront cette mansuétude : les Shimazu figureront au premier rang de ceux qui renverseront le Shogunat et rétabliront l’Empereur en 1860.

Mais où est passée la 7e Toyotomi ?

Le lecteur attentif, en arrivant à ce stade, va sans doute se poser la question. Dans cette histoire que je vous conte depuis maintenant 3 chroniques, où sont les Toyotomi ? Après tout, toute cette campagne tourne autour, justement, de leur pouvoir. Ishida Mitsunari se présente d’ailleurs comme le défenseur de leurs intérêts. 

Ironiquement, et alors que le Japon tout entier se déchire et s’entre-tue au nom de leurs intérêts, le clan Toyotomi ne participe absolument pas aux opérations. Tout juste, au début de la campagne, le jeune Hideyori se contente-t-il de refuser de déclarer l’un et l’autre des camps comme “rebelles” (ce qui aurait pu faire basculer bien des allégeances), et de décréter que tout ceci n’est qu’une “querelle privée” entre deux féodaux. Écarté de toute implication par sa mère, Yodo, le jeune Hideyori ne pourra que constater, à l’issue de la bataille, l’ascension irrésistible de Ieyasu.

Ieyasu et Hidetada, d’ailleurs, en viennent jusqu’à parader dans Osaka même, la ville des Toyotomi, avant de paraître devant leur suzerain officiel et lui indiquer qu’il peut reposer en paix, justice a été rendue en son royaume. Si, officiellement, Ieyasu se présente encore comme vassal de Hideyori, nul n’est dupe. La balance du pouvoir s’éloigne d’Osaka. Nul ? Il y a bien Dame Yodo, la terrible mère du jeune Hideyori, qui conserve l’illusion que son clan est toujours au faîte du pouvoir.

Les sièges d’Osaka et la chute des Toyotomi

Cette illusion se déchire petit à petit dans les années qui suivent Sekigahara. Car les marques de respect des Tokugawa envers les Toyotomi se raréfient rapidement. D’autant que l’Empereur Go-Yōzei, parfaitement conscient des rapports de force, décerne en mars 1603 le titre de Shogun à Tokugawa Ieyasu, alors âgé de 60 ans. Pour calmer les Toyotomi, il rappelle que c’est avant tout un titre “militaire”, quand le titre de Taiko que possèdent alors Hideyori est un poste “civil”, de chancelier, et que cette nomination ne vient en rien empiéter sur le pouvoir des Toyotomi. Dans la grande lignée des Shoguns et des Empereurs, Ieyasu abdique son poste en 1605 et installe Hidetada comme le nouveau Shogun. Et, comme de juste, conserve la réalité du pouvoir.

Toyotomi Hideyori

Finalement, une réconciliation semble avoir lieu. En 1611, Hideyori se rend lui-même à Kyoto et reconnaît les Tokugawa comme ses suzerains. Une réconciliation qui fait toutefois long feu : Ieyasu n’entend pas laisser les Toyotomi lui survivre. Au printemps 1614, les Toyotomi s’apprêtent à inaugurer, enfin, le gigantesque Bouddha de métal réalisé avec les armes confisquées pendant la katana gari. Mais, soudainement, Ieyasu s’oppose à l’inauguration. Il prétend que dans les formules inscrites, l’une d’elles le vise et fait de lui la cible d’un mauvais sort. Il exige donc réparation et correction de l’offense. D’autant plus, pointe le vieux renard, qu’Osaka se remplit de guerriers, de ronins.

Menacé, Hideyori lance un appel solennel aux daimyos, criant au secours. Las pour lui, nul ne répond et tous les daimyos se tournent vers Ieyasu, renouvelant leurs serments. Au mieux se terrent-ils dans leur silence, abandonnant à son sort l’héritier de Hideyoshi. Celui-ci en est réduit à confier son sort à une masse de ronins, qui affluent de tous côtés, attirés à la fois par l’appât du gain – les Toyotomi sont un clan riche – et l’envie de vengeance. Sekigahara a, pour les guerriers vaincus, été plus qu’une défaite. Elle les a privé de seigneurs, fait d’eux des ronins, des guerriers sans maîtres, errants dans le pays. Cette nouvelle guerre qui s’annonce est, pour beaucoup, une opportunité inespérée. 100 000 hommes se pressent dans Osaka. Quelques seigneurs déchus viennent encadrer cette foule. On retrouve Chosokabe Morichika, ou encore le célèbre Sanada Yukimura. Face à eux, Ieyasu rassemble une ost démesurée : pas moins de 190 000 hommes, soit plus que les deux armées ennemies de Sekigahara.

Hélas pour eux, les Toyotomi vont être victimes de ce qui avait déjà miné l’armée d’Ishida Mitsunari : l’absence d’un véritable commandement. Si Sanada Yukimura tente un temps de s’imposer comme commandant suprême, il n’y parvient pas. Il avait pourtant un plan audacieux : tenant compte de l’infériorité numérique des partisans des Toyotomi, il voulait monter un coup de force et s’emparer de Kyoto en profitant de l’absence de Ieyasu, installé à Edo. La prise de Kyoto permettait de mettre la main sur l’Empereur et de barrer la route d’Osaka. Las pour Yukimura, ce sont les vues de Dame Yodo qui prévalent. Inquiet pour son fils, elle préfère parier sur la solidité des murs d’Osaka. Il est vrai que la forteresse est incroyablement bien bâtie, quasiment imprenable.

Siège d’Osaka – 1615

Laissées entièrement libre dans leur progression, les forces de Ieyasu entament un siège resserré d’Osaka à la mi-décembre 1614. L’œil acéré des généraux ne tarde pas à déceler un possible point faible : la zone sud, dépourvue de douves remplies d’eau. C’est là que se porte la vigueur des premiers assauts… en vain. Sanada Yukimura n’a pas su rallier à ses vues Hideyori, mais il reste l’un des maîtres de la défense sur place. Il a fait ériger, sur la zone “faible”, une barbacane qui porte son nom, la “Sanada Maru”. Le 3 janvier, il étrille sévèrement les attaquants, notamment les Diables Rouges du clan Ii, qui butent contre ses défenses et reçoivent une pluie de balles. Un deuxième échec, le 4 janvier, convainc Ieyasu qu’il ne prendra pas la forteresse par un assaut frontal. Il entreprend donc de viser un autre point faible : Dame Yodo. Il fait tirer au canon sur le palais des Toyotomi, par-dessus les remparts. Affolée par un projectile ayant frappé ses appartements et tué une dame de compagnie, Dame Yodo impose à Hideyori et à ses capitaines de négocier.

Un armistice est finalement conclu le 21 janvier 1615, et Ieyasu se retire… Pas, du moins, sans jouer un tour aux défenseurs. Arguant, à tort, que l’armistice le prévoit, il fait raser par ses forces la première enceinte entourant Osaka, les murs les plus solides. Puis il s’en retourne, laissant les Toyotomi médusés. Bien évidemment, arguant d’une peccadille, Ieyasu ne tarde pas à re-déclarer la guerre et à faire marche de nouveau contre Osaka, cette fois-ci dénuée de fortifications. Sanada Yukimura reprend de nouveau du service, et mène de l’avant 54 000 hommes. Mais face à lui, Ieyasu aligne plus de 150 000 hommes. Le rapport de force est une fois de plus défavorable. Le 3 juin, les Tokugawa l’emportent sur les premiers éléments défensifs des Toyotomi. Le 4 juin, sachant qu’une défaite signera sa mort, Sanada Yukimura engage ses forces à Tennoji. Il profite du désordre momentané de ses adversaires, qui n’ont pas encore pu se ranger en ordre de bataille en raison de leur nombre trop important.

La charge des hommes de Yukimura est sans ordre, car ce sont essentiellement des ronins sans capitaines. Mais elle suffit pour entamer une mêlée furieuse avec les premiers bataillons de l’ost Tokugawa, et un grand désordre. Confus, certains bataillons de Ieyasu ouvrent le feu sur ce qu’ils pensent être l’ennemi… et sont en fait leurs alliés. Cela ajoute à la confusion, d’autant que le souvenir de la trahison de Kobayakawa Hideaki est dans toutes les têtes. Une deuxième charge de renforts des Toyotomi renforce encore plus cette immense confusion.

Sanada Yukimura

Profitant du désordre qu’il a lui-même créé, Sanada Yukimura mène son propre assaut à la tête de ses hommes. L’héroïque capitaine mène si bien son attaque que nul ne semble l’arrêter, et il bouscule jusqu’au hatamoto de Ieyasu, sa garde personnelle. Si Sanada Yukimura tue Ieyasu, le cours de la bataille changera sans doute. Hélas pour les Toyotomi, hélas pour Yukimura, la charge ne parvient pas à percer les tous derniers rideaux protecteurs. Ieyasu a été écarté du plus gros des combats, et de nouvelles troupes fraîches débarquent. Le seul nombre finit par peser, et les forces de Yukimaru sont décimées. Lui-même, ayant mené assaut sur assaut, ayant combattu toute la journée, est épuisé. Alors qu’il s’extirpe de la mêlée et qu’il tente de retrouver son souffle contre un arbre, il est rattrapé par l’ennemi. Incapable de se défendre, les bras cloués par la fatigue, il ne peut plus que décliner son identité avant de se laisser décapiter.

La mort de Yukimura sonne le glas pour l’armée des Toyotomi, qui cède le terrain. Osaka ne tarde pas à tomber, privée de ses défenses et de la majorité de ses défenseurs. La place est enflammée, et Dame Yodo ainsi que Hideyori – 21 ans – meurent dans les flammes. La famille entière des Toyotomi est massacrée, à l’exception de quelques membres qui seront toutefois astreints à la chasteté, envoyés dans des clans loyaux aux Tokugawa et étroitement surveillés. A leur mort, le clan Toyotomi aura entièrement vécu.

Pax Tokugawa

Vainqueur final de la Sengoku Jidai, Tokugawa Ieyasu ne survivra pas longtemps à tous ceux qu’il a enterré ou vaincu. Un an après sa victoire au deuxième siège d’Osaka, le vieux Shogun retiré s’éteint finalement, le 1er juin 1616, à l’âge vénérable de 73 ans. Il fonde toutefois une dynastie qui gardera le pouvoir plus de 200 ans, jusqu’à l’ère Meiji et la restauration impériale. Survivant à Oda Nobunaga, aux Takeda, à Hideyoshi, il a su attendre son heure avant d’enfin saisir sa chance. Tout vient à point à qui sait attendre, dit le dicton.

Avec l’avènement des Tokugawa, toutefois, prend définitivement fin le règne des guerriers. Ce sont désormais les seigneurs et les administrateurs qui détiennent le véritable pouvoir. Le triomphe des samouraïs à Sekigahara aura aussi été leur chant du cygne. Plus jamais ils n’auront dans leurs mains le destin du pays, malgré quelques révoltes grandioses ou quelques tentatives, vaines. Avec la chute des murs d’Osaka, c’est la Sengoku Jidai qui prend fin. Viennent désormais les Tokugawa et deux siècles de paix qui sont, pour beaucoup, un âge d’or pour le Japon. Mais aussi un âge de fermeture. Bien trop conscients des menaces que l’Europe fait peser sur la paix civile intérieure, les Tokugawa refermeront le Japon au monde extérieur.

Bibliographie

“A History of Japan 1334-1615”, George Sansom, Stanford University Press, 1961

“Japan: The Story of a Nation”, Edwin O Reischauer, Harvard University, 1981

“Sengoku Jidai. Nobunaga, Hideyoshi, and Ieyasu: Three Unifiers of Japan” – Danny Chaplin, 2018

“Le Crépuscule des samouraïs”, Julien Peltier, Economica, 2010

“Shogun, the Life of Tokugawa Ieyasu”, A.L. Sadler, Tuttle Publishing, 2009

“Tokugawa Ieyasu”, Stephen Turnbull, Osprey Publishing, 2012

“The Battle of Sekigahara, the greatest, bloodiest, most decisive samurai battle ever”, Chris Glenn, Frontlines Books, 2021

“Sekigahara, la plus grande bataille de samouraïs”, Julien Peltier, Passés Composés, 2020

“Sekigahara, the final struggle for power”, Stephen Turnbull, Osprey Publishing, 1995

“Osaka, the last battle of the samurai”, Stephen Turnbull, Osprey Publishing, 2006


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